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Réhabilitons le mot «vieux» !

Publié le03-11-2014

Réhabiliter. Le mot est fort. En même temps, il y a nécessité. En 2050, 1 Français sur 3 aura plus de 60 ans. Nous pourrons toujours discuter de l’âge à partir duquel on devient vieux, et le reculer, or nous ne pourrons plus ignorer le vieil âge, qui sera le nôtre ou celui de nos proches. Si nous voulons bien vivre avec cette réalité, il est temps de changer le sens que nous donnons au mot « vieux ».

 

Cachez ces vieux que je ne saurais voir
Aujourd’hui, personne n’a envie de s’imaginer vieux, de se dire vieux ou d’être « traité de » vieux, et pour cause. Ce qui résonne dans nos têtes, lorsqu’on évoque « les vieux » est toujours négatif. Mise à zéro des capacités qui sont chères à notre société : la performance, la rapidité, la productivité. Perte d’autonomie. Parkinson, Alzheimer et autres maladies. Sénilité. Charge pour les familles. Charge pour la société. Comment ne pas avoir peur de devenir vieux ?

Quand on a peur, on fuit. Quand on a peur, on ne veut pas voir. Quand on a peur, on se tait. Les vieux, parce qu’ils font peur, se retrouvent ainsi en marge de la société : on ne les approche pas, on ne les voit pas, on ne leur parle pas. De fait, on les isole et on les rend invisibles, et cette exclusion aussi nous fait peur.

Tant de mots pour adoucir les maux
Si nous n’avons aucun mal à appeler des jeunes, des jeunes, pour leur contraire, les vieux, c’est autre chose. Alors, lorsque nous devons tout de même parler d’eux, nous avons recours à tout un tas de mots, qui traduisent à eux seuls le tabou que sont devenus les vieux. Personnes âgées, anciens, aînés, seniors, papis-mamies, octogénaires, nonagénaires, centenaires, 3e âge, 4e âge, 5e âge, âge d’or… La liste est longue.

C’est bien simple, il nous est devenu impossible de parler des vieilles personnes sans nous cacher derrière ces euphémismes. Autrement dit, si nous utilisons tous ces mots aujourd’hui, c’est pour parler des vieux en bien. En soi, ces termes ont aussi leur valeur. Ce ne sont pas eux que nous remettons en cause, mais bien le fait de ne plus pouvoir prononcer le mot « vieux » sans avoir le sentiment d’insulter ceux dont on parle.

Faisons du mot « vieux » une marque de respect
Ce qui est irrespectueux ce n’est pas de dire « vieux », mais c’est bien d’enfermer et d’abandonner les vieux dans une définition qui est loin de refléter ce qu’ils sont. Voilà pourquoi nous parlons de réhabilitation. Nous devons rétablir le mot « vieux » dans son sens noble, dans ses droits. Nous devons mettre fin au mépris dont il fait injustement l’objet. Nous devons reconnaître sa valeur et lui faire regagner l’estime de tous. Pourquoi ? Parce que le sort des vieux dépend de leur définition, et inversement.

La vieillesse n’est pas un état de dégénérescence. La vieillesse, c’est une étape de la vie, à part entière. Etre vieux, c’est avoir une longue expérience de la vie. Et c’est bien à la vie qu’ils portent en eux, les VIEux, que nous devons les ramener, pour notre bien à tous. Quelles sont leurs histoires ? Quels sont leurs conseils ? Qu’est-ce qui les anime ? Que peuvent-ils apporter d’essentiel à notre monde qui change ?

En leur redonnant leur place dans nos vies, nous redéfinirons les vieilles personnes et pourrons, à nouveau, les appeler les « vieux », avec tout le respect que nous leur devons.

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