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Les co-logis pour rester en couple

Publié le22-10-2014

L’association Terre des aînés a lancé les co-logis des seniors et les co-logis Alzheimer, une solution alternative aux maisons de retraite Une bonne idée pour rompre la solitude des aidants. Reste à trouver la recette pour faire de cette bonne idée un vrai succès.

Madeleine et Roger ont près de 80 ans. Roger est atteint de la maladie d’Alzheimer et est presque aveugle. Mais il n’a rien perdu de son humour ni de sa bonne humeur. La présence à ses côtés de Madeleine y est certainement pour beaucoup. Madeleine, c’est sa femme, une ancienne marathonienne, cuisinière amateur, qui l’aide dans ses activités quotidiennes. Ils vivent dans l’Yonne et ont des enfants à proximité qui peuvent venir les voir et les aider. Pour autant, ils ont bien conscience qu’à tout instant la situation peut basculer.

C’est pour cela que tous les deux ont été enchantés de leur expérience en « co-logis Alzheimer », organisée par l’association Terre des aînés l’an dernier dans le Gers. « Pendant une semaine, Roger, d’ordinaire si pressant ?, ne m’a pas appelée une seule fois » explique Madeleine. Roger souligne quant à lui qu’il ne s’est pas ennuyé une minute.
L’association Terre des aînés a ainsi eu l’idée de réunir 4 couples aidants/aidés au sein de ce gîte, en mettant à leur disposition une aide à domicile et en ponctuant la semaine d’activités… Cette forme de colocation permet d’obtenir du répit pour les aidants et des services d’accompagnement pour un coût non prohibitif.

Un mini-environnement « care »
L’association souhaiterait proposer un mini-environnement « care » au sein de ces co-logis en offrant les services d’une « dame de compagnie », une  aide à domicile formée et présente environ 5 demi-journées par semaine, pour les tâches ménagères, mais aussi pour emmener faire les courses et tenir compagnie aux malades. Il y aurait en outre un coach « équilibre et santé » qui ferait faire de la gymnastique douce aux âgés, un psychologue en charge de maintenir l’équilibre au sein de la petite communauté et un « homme à tout faire » qui s’occuperait de la maintenance. Un ensemble de services compris dans le prix de la location, estimé aujourd’hui, APA déduite, entre 2000 et 2400 euros mensuels pour le couple, toutes charges comprises (y compris nourriture).

Le co-logis Alzheimer c’est donc d’abord une façon de réduire les coûts. Les bénéficiaires idéaux sont en effet des personnes qui souffrent de rester seules chez elles, mais qui n’ont pas les moyens des résidences-services ou qui n’ont pas encore besoin d’être placées en institution. Les fondateurs de l’association ont également l’intention de lancer un autre type de logement innovant pour les personnes âgées non atteintes de la maladie Alzheimer : le co-logis des aînés. Il accueillerait sept personnes valides, dont un couple maximum, souhaitant se loger à moindre frais et surtout éviter de vivre seules.

Construire des logements adaptés pour les co-logis
L’association Terre des aînés  souhaite vivement leur mise en œuvre et la  généralisation de ces deux concepts. . . Reste plus qu’à convaincre les promoteurs de l’utilité de financer des projets de construction de maisons spécifiquement adaptées aux futurs locataires.

Le choix du mieux vivre ensemble
Les fondateurs devront également convaincre les premiers couples de venir s’installer. Pour cela, ils multiplient les portes-ouvertes. Laurent Bernier, fondateur du Co-logis, ne s’y trompe pas : il faut que les co-logis soient proches des lieux de vie des personnes concernées. Déménager dans une nouvelle région pour se retrouver dans une maison avec des couples qu’elles ne connaissent pas et dans un environnement non familier serait pour les personnes un trop grand bouleversement.
Pour Patrick Lauverjat, membre de l’association, le moteur du changement sera, comme souvent, la nécessité (si la situation de l’aidant et/ou de l’aidé devient trop difficile). Il espère néanmoins que peu à peu le co-logis deviendra un vrai choix de « mieux vivre ensemble ».L’expérience dans le Gers a par ailleurs montré que la cohabitation est facilitée par le fait que les couples aidants-aidés sont confrontés à des enjeux tels qu’ils font exploser les réticences traditionnelles. Face à la maladie d’Alzheimer, il y a des problèmes tellement importants que d’autres s’effacent d’eux mêmes.

Sandrine GOLDSCHMIDT

Tags : Alternative maison de retraite, Soutenir les aidants