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« Framboise » révolutionne les codes de la téléassistance

Publié le19-11-2014

Comment dépoussiérer l’image de la téléassistance et faire adopter par les personnes âgées ce dispositif qui peut être si utile à leur quotidien ? La société Assystel a eu l’idée d’essayer de la rendre plus attractive en créant sa « Mamy Box » et le bouton d’alerte-bijou « Framboise », en cherchant à être au plus près des besoins des personnes âgées.

Assystel a une particularité dans le paysage français de la téléassistance : depuis sa création en 1977, c’est une des seules sociétés à être présente sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Elle fabrique le produit (boîtier + bouton d’alerte) et assure le service, de l’installation à l’animation de la plateforme d’aide. Par ailleurs, elle a 20.000 clients-abonnés qui sont pour la plupart des clients directs qui lui permettent de bien connaître sa cible.
Fort de cet atout, Alexis Roche, aujourd’hui Directeur général d’Assystel, a décidé qu’il fallait apporter une vision nouvelle à la téléassistance et oser « faire du marketing avec les vieux », seul moyen selon lui de faire décoller ce marché.

« A notre échelle, explique-t-il, nous avons mené une réflexion sur le parcours client avec un leitmotiv : mettre l’utilisateur au cœur de nos préoccupations, et couper avec l’image très négative des dispositifs, accolés à l’idée de la démence. Pour cela, il était important d’en faire quelque chose de joli plutôt que de stigmatisant ». Ce sont les personnes qui travaillent au quotidien avec les personnes âgées qui les ont alertés sur la nécessité de revoir l’aspect esthétique de ces objets qui souffraient d’un déficit de « désirabilité ».

C’est ainsi qu’après un an d’études avec un groupe de travail, le bouton d’alerte  Framboise a été proposé. Son principe : il se porte comme un bijou et est associé au dispositif « Mamybox », un boîtier avec carte SIM et relié à une plateforme téléphonique. Courant 2013, les concepteurs ont rencontré des personnes âgées avec comme concept de départ uniquement le  le simple bouton accroché à un ruban  « Ce sont les vieilles dames qui ont remarqué que cela ressemblait à un bijou, ce qui nous a mené à aller plus loin dans la réflexion. Du coup le bouton d’alarme a été assorti à une gamme de 6 colliers. Il peut également se fixer sur les colliers existants ».

Un prétexte à rester coquette
La communication autour de Framboise a été lancée courant 2014. Le retour des utilisateurs a été positif, remarque Alexis Roche, certaines personnes affirmant que si elles avaient su plus tôt que la téléassistance pouvait être esthétique, elles l’auraient envisagé avant.  « Ces femmes qui souvent ne sortaient plus leurs bijoux les ressortent. Elles veulent pouvoir continuer à être coquettes. Framboise, c’est une manière plus douce de parler téléassistance mais aussi de vieillir ».

Commercialement, il est encore difficile de mesurer l’impact de Framboise sur les ventes. Plusieurs mutuelles ont déjà signé des contrats pour adopter ces nouveaux dispositifs. Assystel envisage d’élargir sa gamme de produits et de la rendre aussi accessible aux hommes (qui ne représentent que 20% de sa clientèle). Le bouton d’alerte sera également adaptable sur des bracelets et sur des ceintures.  Assystel travaille aussi avec un fabricant de téléphones mobiles pour rendre Framboise compatible avec un smartphone pour pouvoir être utilisé également à l’extérieur.

La téléassistance pour vieillir plus sereinement
Faire de la téléassistance un bel objet du quotidien, c’est donc une petite révolution, qui n’est pas étrangère à l’émergence de la Silver Economie et de son intérêt pour le « marketing des vieux ». Une dame de 92 ans a répondu un jour à Alexis Roche qui lui proposait de s’abonner, qu’elle « prendrait cela lorsqu’elle serait vieille ». L’ idée d’Alexis Roche est donc de convaincre les personnes que la téléassistance permet d’accompagner le vieillissement et donc  de vieillir plus sereinement, en toute sécurité.
« Il faut donc voir la téléassistance de façon positive », conclut-il. « Il y a une prise de conscience et un engouement autour de cette nouvelle vision du vieillissement comme une chance, d’une période qu’il faut embellir. La clé c’est de s’intéresser aux clients et de leur permettre de se sentir valorisés ».

Sandrine GOLDSCHMIDT

Tags : Innovations, Santé : prévenir la fragilité